Verticale 1995-2006, Rémus, J Blot, Montlouis.

L'ami Julien, connaissant ma réticence envers les vins du domaine, me propose de participer à une verticale de Rémus.
Il me traîne, pour que je me fasse une autre idée du vigneron, de son approche du Chenin et de ses vins.
Je me laisse tenter...

Présentation du domaine
Jacky Blot nous accueille donc, l'homme est très à l'aise à l'oral, il nous présente le domaine, son domaine.
Étant courtier en vin, il cherche à sauter le pas et s'installe en 1989, dans l'AOC Montlouis sur Loire, sur 7 hectares.
Aujourd'hui, le domaine fait 40 hectares, plus d'une trentaine d'hectares sont âgés de plus de 60 ans.
Un leitmotiv, " un grand Chenin sec, pas de malo, pas de sucres..."

Il nous présente les grandes pratiques du travail :
- travail des sols
- pas de désherbage chimique
- matériel végétal (sélection massale)
- taille, 6/8 yeux, en 4 coursons
- si besoin fumure organique
- traitements, lutte raisonnée (pas plus d'info...)
- utilisation des capsules de ferhormones,  la confusion sexuelle contre les papillons.
- éclaircissage
- effeuillage
- vendanges manuelles, table de tri en bout de rang
- pas de levurage
- pas de chaptalisation
- travail au chai, par gravitation
- élevage en fûts de 225l, entièrement chauffé (même les fonds)

J'essaierai de me rendre au domaine (après les vendanges) pour faire quelques photos et me rendre compte du travail.

Présentation de la cuvée Rémus
Le cépage Chenin.
Géologie sur Montlouis, calcaire turonien supérieur (90 millions d'années), en surface des Perruches ( argile à silex), coteaux pente sud.
Premier millésime en 1995.
Rémus n'est pas une sélection parcellaire, le vigneron recherche un équilibre environ 13/13,5° d'alcool.
Donc chaque année, le vigneron cherche quelle parcelle et quelle trie vont donner l'équilibre qu'il recherche.
En gros pour résumé, sur les millésimes faibles à moyen on part sur les meilleures parcelles, sur les bons à très bons millésimes sur des parcelles moins qualitatives.
Élevage d'un an sur lies fines, légère filtration.

Dégustation
Rémus 06:
1er nez, léger acescence, élevage perceptible, à l'aération, pomme au four.
En bouche, attaque assez large  sur l'amertume, se développe sur un joli gras, la finale sèche un peu...
A revoir car l'ensemble ne peut que bien évoluer, en l'état Moyen

Rémus 2005:
1er nez, fermé, à l'aération, l'élevage prend le dessus.
Bouche attaque large, se développe sur une matière riche, un peu de tension sur la fin de bouche.
La finale est assez longue, encore un peu trop boisé.
En devenir, un vin qui saura se révéler à table. Bien

Rémus 2004:
1e nez, très élégant, fumé, poire.
En bouche, l'attaque est franche, le vin est vertical. Il se développe sur une belle tension et d'une fine matière.
La finale est longue longue, une pointe saline, fumée. TB
Pourtant un millésime pas facile...

Rémus 2003:
1er nez, fruits exotique, à l'aération léger toasté...
En bouche, attaque large, presque moelleuse, pas de structure, une finale fuyante sur un boisé ostentatoire... Bof
déception, n'a pas surpassé le millésime.

Rémus 2002:
1er nez, sur l'ananas, à l'aération des notes truffées, acidité mûr.
En bouche, belle attaque nette, se développe sur un superbe équilibre matière/acidité.
La finale est très longue, sur l'ananas, acidité mûr, salivante. Excellent
Pas un poil d'élevage, heureux amateurs qui en ont encavées...

Rémus 2001:
1er nez, on retrouve des notes fumées.
En bouche, le vin est dissocié gras, alcool, pas en place... en l'état Bof

Rémus 2000:
Défectueux, pas de back-up...

Rémus 1999:
1er nez, une pointe d'élevage, à l'aération pas très causant...
En bouche, attaque assez franche, pas une grosse matière mais un joli profil.
Ce qui donne un vin agréable, sur un finale moyennement longue. Bien+

Rémus 1998:
1er nez, assez discret, une pointe de fruit à l'aération.
En bouche, asse belle attaque nette, se développe sur une belle matière soutenue par une fine acidité.
Encore un beau profil de vin, La finale est longue, une belle fin de bouche. TB
Encore un millésime pas facile, un vin qui se tient mieux que bien, surprenant...

Rémus 1997:
1er nez, confit, assez évolué...
En bouche, attaque fuyante, au nez on a une impression de richesse, en bouche le vin est un peu dépouillé...
trop maigre pour moi. Bof
un gros millésime qui déçoit...

Rémus 1996:
1er nez, léger exotique, à l'aération des notes truffées, coquilles d'huitres, très élégant (assez typique des 96)
En bouche, une belle attaque fraîche, se développe sur un superbe équilibre genre 2002,
mais avec une matière plus en finesse. La finale est longue, portée par une acidité mûr, salivante. TB

Rémus 1995:
1er nez, fruits exotique, à l'aération agrumes.
En bouche, attaque est un peu molle, se développe sur un joli gras, la minéralité prend alors les rênes.
Elle tend la fin de bouche, pour une belle finale sur l'acidité. TB

Alors me direz vous, as tu changé d'avis?
Très instructif.
J'avoue humblement avoir été surpris, par la qualité de Rémus sur des millésimes moyens comme 1998, 1999, 2004.
Chapeau bas...
J'avoue également m'être trompé sur Rémus 2002, il y a quelques temps, je lui trouvé un élevage trop appuyé, là j'ai été scotché...
Pour moi, les deux vins de la soirée sont Rémus 2002 et 1996, le même profil, le vigneron explique cela, par le fait que ces deux millésimes ont un cycle de maturation long.
Par contre sur les millésimes type 2005/2003/1997, je n'ai pas du tout accroché, trop mûr, trop élevé, pas mon style...

Merci Julien de m'avoir forcé la main. ;-)))

Laurent

Comments

[Laurent L]

En fait, je n'arrive pas trop à avoir d'information...
J'ai cru comprendre à mots couverts, que le premier millésime vinifié soit 1992 et que le premier millésime commercialisé soit 1989.

Lors d'une prochaine entrevue, je poserai la question.

Laurent L

[Olivier Mottard]

Ben, c'est comme pas mal de choses : ni trop chaud, ni trop froid, ni trop rapide ;-))))))

[Laurent L]

Olivier,

tu as très bien résumé la situation.

Laurent L

[Laurent L]

Bonjour René,
Sur mes notes, j'ai comme premier millésime 1989...
à confirmer...
il nous a dit avoir commencer avec deux beaux millésimes 1989 et 1990 (merveilleux liquoreux), puis trois millésimes catastrophes 1991(pas de vin) /92/93...

J'espère pouvoir venir en Anjou sous peu...
à bientôt

Laurent L

[rené.m]

Pour être plus juste: il s'installe en 1992 pas en 1989.